Rencontré sur les premières marches du collège, Brann ambitionnait une carrière de chirurgien.Sa vocation de peintre triompha facilement de cet élan, mais il possède toujours la volonté de scruter le dedans ainsi que le goût de l'intervention habile et minutieuse . A chaque fois, sa peinture tente de mettre à nu le réel, de jeter en plein jour les mécanismes cachés, les rythmes secrets, qui donnent leur allure aux choses. On peut bien vivre  sans voir palpiter son coeur et mourir d'un fantasme qui n'a jamais su trouver de forme. Ici, l'oeil du peintre est comme celui de la Gorgone, capable de figer sur la toile en un seul reflet et le monde extérieur et le désir, l'angoisse, le déséquilibre qui nous habitent. Approchez, venez voir alors, Brann peint des monstres, des mues et des métamorphoses, villes et personnages sont soumis au même traitement,seule la fleur y échappe, si belle, si parfaite et si simple.Et lui, sur l'autoportrait, le crâne ceint du bandeau de la résignation, qui n'est autre que le fameux pull de Pablo, peut-être ose-t-il dire, à contre courant, mais toujours avec humour," "Picasso", sinon rien".  Hugues Pinson

1

2

3